Il pleut sur Nice
Il pleut sur Nice,
Mais c’est moins grave qu’à Nantes.
Lentement l’esprit glisse,
Entre nostalgie et humeur chantante.
La pluie sur les palmiers à grosses gouttes,
Souchon-Voulzy dans les oreilles,
Plaisir majuscule d’une première écoute,
Premières gorgées d’album, nouveau ciel.
Ils chantent « la douleur exquise
Du temps, du temps qui glisse. »
Quelques bonheurs passés ont fait leurs valises,
Un peu de buée trouble discrètement l’iris.
Il pleut sur Nice,
Un vieil homme s’en est allé,
Et nous partirons tous en laissant des fils,
Des pleins et des vides au bout de l’Allée.
Ils disent « Là. Derrière nos voix
Est-ce que l’on voit nos cœurs
Et les tourments à l’intérieur
Ou seulement la la la. »
Il pleut sur Nice,
Et les grandes affaires du monde
M’indifférent car, oui, je glisse,
Sans tourments sur des refrains, des ballades et des rondes.
Mon cœur à l’unisson fait la la la,
Tel un vieillard que surprend la fraîcheur des émois.
Il fredonne ce présent qui lui est bien là,
Qui lui est bien loi, qui lui est bien roi.
Il pleut sur Nice,
J’avance dans l’âge et souris de cela.
Les nuages comme posés sur les canisses,
Brouillards, vapeurs, illusions d’au-delà.
Ils chantent « Regarder la mer
Rester la journée entière ici
Sur le mur de pierres
Devant la baie des Fourmis. »
Il pleut sur Nice,
Et si loin de l’humide fourmilière,
Je salue l’adolescent de fumée qui s’immisce
Le Cœur Grenadine c’était à Nosy Be, solaire, une plage d’hier.
Ils chantent « Regarder la mer
Ne pas avoir d’autres envies que
Regarder la mer. »
Il pleut sur Nice,
Et sans spleen ni allégresse, sans désir ni envie,
Sans vague à l’âme, ni même triste,
Sous le roulis des couplets, je berce ma vie.
Ton texte ne m’est pas indifférent… Belle soirée.
Merci Marie Rose ! Bonne journée à toi…
Me voilà à naviguer sur ton blog. C’est la première fois. J’ai du temps. Il neige à La Moulière. Je suis en vacances. Je savoure. Une irrésistible envie d’écouter cet album. Souvenirs… Nostalgie? Ton texte me touche, je m’y retrouve. Merci de mettre en mots, merci de partager.
Merci à toi surtout Nadia, de prendre le temps de lire cette prose, de rentrer dans cet univers. Je te souhaite de bonnes vacances, propablement, j’imagine, au milieu de la neige, là-haut. Bises.